
L’heure est au bilan alors que les musiciens de l’OSM et leur chef sont de retour au bercail après avoir joué à Cracovie, en Pologne, et ouvert le prestigieux Festival de Salzbourg, en Autriche.
Le 20 juillet, Kent Nagano et l’OSM ouvraient la 98e édition du Festival de Salzbourg devant une salle comble de 1400 spectateurs. C’était la cinquième visite de l’orchestre en Autriche. Toutefois, c’était sa première participation à ce grand festival international. Rappelons que l’OSM était aussi le premier orchestre canadien de l’histoire invité à se produire au Festival de Salzbourg.
Ce concert inaugural faisait partie de la série « Ouverture spirituelle » du Festival, dédiée à la musique sacrée, et s’est déroulé au Felsenreitschule, ou Manège des rochers, lieu mythique taillé dans la pierre qui se prêtait merveilleusement bien à une œuvre aussi dramatique. Un enregistrement, sous étiquette BIS Records, a été réalisé et paraîtra en 2019.
Deux jours plus tôt, c’était devant 1700 spectateurs et en présence du compositeur que l’OSM cassait la glace, au Centre de congrès ICE de Cracovie.
Critiques
Le concert a fait l’objet d’articles et de critiques dans plusieurs médias autrichiens et polonais d’envergure. La critique s’est montrée favorable à l’interprétation livrée par l’OSM de cette œuvre monumentale et trop rarement jouée de Penderecki.
Les critiques ont souligné la vision musicale et la lecture profondément spirituelle de l’œuvre par Kent Nagano. Ils ont également loué l’excellence des musiciens et des solistes, Sarah Wegener (soprano), Lucas Meachem (baryton), Matthew Rose (basse) ainsi que du narrateur, Slawomir Holland.
Au lendemain du concert, dans l’important quotidien régional autrichien Kleine Zeitung, qui compte plus de 800 000 lecteurs et fut fondé en 1904, on pouvait lire :
« Le directeur musical Kent Nagano, qui, dans la musique nouvelle comme dans la moins nouvelle, excelle toujours à dévoiler les caractéristiques intemporelles et l’ADN de l’expression musicale, remplit dans cette œuvre inlassablement dramatique tout autant le rôle de régisseur que de chef d’orchestre. Sous sa baguette, les événements du Chemin de croix du Christ deviennent un thriller universel, se déroulant devant les rochers éternels de la Felsenreitschule. »
La critique fut tout aussi élogieuse de la part du prestigieux quotidien Die Presse, l’un des principaux journaux du pays :
« Nagano choisit non pas l’approche “terrestre”, directe et dramatiquement prenante, mais plutôt l’approche spirituelle, indiquant le chemin de l’Au-delà. »
« Grâce à l’intonation irréprochable du Chœur philharmonique de Cracovie et des Petits Chanteurs de Varsovie, à l’intensité des solistes et finalement, aux membres de l’OSM, ont compté, parmi les moments forts, non seulement les passages de grande puissance, mais surtout ceux aux sonorités extrêmement douces, par exemple chez les cordes chuchotantes. »
Finalement, le journaliste montréalais Arthur Kaptainis, qui a suivi l’OSM dans son périple après avoir également assisté au concert du Festival de Lanaudière du 13 juillet, notait, dans un article publié sur Classical Voice North America :
« L’objectif, c’est que les éléments musicaux variés doivent former un ensemble fluide et dramatique, comme ils l’ont fait sous la direction rigoureuse de Kent Nagano, tant au Centre de congrès ICE de Cracovie le 18 juillet qu’au Felsenreitschule de Salzbourg. Des décennies après avoir travaillé auprès de Messiaen, le chef américain de 66 ans – directeur musical de l’OSM depuis 2006 – demeure un maître de la musique moderne. »
L’OSM partira de nouveau en tournée deux fois au cours de la prochaine année. Cet automne, du 9 au 19 septembre, l’orchestre visitera six communautés du Nunavik et de la Côte-Nord. Un opéra de chambre intitulé Chaakapesh : le périple du fripon, commandé spécialement à l’auteur Tomson Highway et au compositeur Matthew Ricketts pour cette tournée, sera présenté en première mondiale à Montréal lors des concerts d’ouverture de la prochaine saison, les 6 et 8 septembre.
Au printemps, une grande tournée européenne se déroulera du 11 au 23 mars dans huit villes, soit Düsseldorf, Hambourg, Essen, Vienne, Bruxelles, Munich, Ratisbonne et Berlin. Les solistes invités seront Marie-Nicole Lemieux et les pianistes Rafal Blechacz et Jean-Yves Thibaudet.
Ces programmes seront aussi donnés à Montréal avant le départ :
24 février pour Le Sacre du printemps et les Wesendonck Lieder avec Marie-Nicole Lemieux,
27 et 28 février pour le programme de Rafal Blechacz (Concerto pour piano no 23)
5 et 6 mars avec Jean-Yves Thibaudet (Concerto pour piano no 5 de Saint-Saëns).