Karina Canellakis, de l’archet à la baguette


Entre les partitions d’orchestre étalées sur la table de la salle à manger et le son du piano résonnant sur les murs de l’appartement new-yorkais, Karina Canellakis a grandi avec la tête pleine de musique, fille d’un chef d’orchestre et d’une pianiste. Elle débute une carrière de violoniste qui la conduit jusqu’en Allemagne, où l’illustre Sir Simon Rattle l’encourage à troquer l’archet pour la baguette.

De la chaise au podium, crescendo accelerando

Son expérience de musicienne l’aide à plusieurs niveaux : en tant que violon solo, elle a déjà une connaissance des responsabilités de direction avec des musiciens, et connaît un vaste répertoire orchestral. Ses débuts sont fulgurants et, en 2014, elle se retrouve chef assistante de Jaap van Sweden, lui aussi violoniste de formation, à l’Orchestre symphonique de Dallas. Peu après sa nomination, elle remplace le chef au pied levé dans un concert de grande ampleur où elle dirige avec brio la Huitième symphonie de Chostakovitch, dans un programme où figure également le pianiste Emanuel Ax. Un succès qui en attire d’autres, puisqu’elle remporte en 2016 le prestigieux Concours international de direction d’orchestre Georg Solti. Les Montréalaises et Montréalais auront le privilège de la voir diriger le rutilant Concerto pour orchestre de Lutosławski pour ses débuts à l’OSM les 15, 16 et 17 mai prochains, suivi du très romantique Concerto pour piano no 3 de Rachmaninov, sous les doigts de Daniil Trifonov.

Le sens du détail et de l’équilibre

Aujourd’hui chef principale de l’Orchestre philharmonique de la radio néerlandaise et récemment nommée chef invitée principale du Rundfunk-Sinfonieorchester Berlin, Karina Canellakis est lancée dans le tourbillon symphonique et l’année 2018-2019 est particulièrement mouvementée, puisqu’elle fait ses débuts dans une dizaine d’orchestres de renommée internationale, dont l’OSM.

Karina Canellakis apprécie particulièrement la musique de Dvořák et Bartók et porte attention à des compositeurs plus méconnus comme Steven Stucky ou Lili Boulanger. Sur scène, on lui reconnaît un sens aigu du détail, cherchant à révéler le relief des lignes orchestrales, ainsi qu’une maîtrise de l’équilibre des différentes voix. Ne la manquez pas pour ses débuts à l’OSM en mai prochain!

« La première fois avec chaque orchestre, c’est un peu comme nager dans l’océan et avoir des choses qui flottent autour de vous. »

– Karina Canellakis