
Dans moins de trois semaines, le public montréalais aura l’occasion de découvrir l’incroyable violoniste moldave Patricia Kopatchinskaja dans le cadre de la Virée classique. Portrait d’une artiste audacieuse et absolument unique en son genre.
Patricia Kopatchinskaja se distingue des autres violonistes par son originalité, son approche anticonformiste, sa forte personnalité et l’audace des projets musicaux qu’elle propose. Certains la qualifient même d’excentrique. D’autres – elle l’admet volontiers dans cette vidéo de présentation humoristique, « détestent sa façon de jouer ».
Née en Moldavie au sein d’une famille de musiciens, celle que l’on surnomme parfois « Pat Kop » a grandi entourée des rythmes et des sonorités de la musique folklorique que ses parents jouaient pour gagner leur vie. Cette approche instinctive de la musique aura une influence indéniable sur son esprit d’indépendance, bien qu’elle ait reçu une éducation musicale classique formelle. À six ans, elle commence le violon. À 13 ans, sa famille déménage à Vienne pour lui permettre de recevoir une formation musicale avancée. Elle étudie non seulement le violon, mais aussi la composition.
On peut comprendre sa façon très personnelle d’interpréter la musique en l’observant jouer Tzigane, de Ravel, dans cette vidéo, avec presque de la sorcellerie!
Cette citation extraite d’un entretien accordé au Financial Times résume bien sa vision, qui consiste plus à miser sur la liberté créatrice en temps réel que sur la perfection :
« Les gens accordent beaucoup d’importance à la perfection et aux surfaces bien lisses. Ils veulent voir un beau gâteau sur scène, prêt à être dégusté. Je n’apporte pas de gâteau. J’apporte les ingrédients et je les cuisine sur place. On doit prendre le risque que ça ne se passera pas bien – on a besoin des erreurs car elles nous font réfléchir et trouver de nouvelles façons de faire. »
Bien qu’elle soit une étoile montante de la scène classique internationale, invitée par les plus grands ensembles, tels que l’Orchestre philharmonique de Berlin, Patricia Kopatchinskaja demeure encore peu connue au Québec. Sa venue à la Virée classique pour deux prestations représente une rare occasion de l’entendre.
Le 31 août, à 20h45, Patricia Kopatchinskaja jouera à la Maison symphonique en compagnie de l’OSM sous la direction de Kent Nagano. Au programme, le Concerto no 1 de Bartok, les Danses de Galánta, de Kodály, et la Danse hongroise no 6 de Brahms.
La seconde prestation sera dédiée au Pierrot Lunaire, de Schoenberg, où la violoniste tiendra le rôle principal et chantera donc elle-même le « sprechgesang » ou « chant parlé » en plus de jouer de son instrument. Elle jouera en compagnie de musiciens de l’OSM et du violoncelliste Matt Haimovitz. Ce concert aura lieu le 1er septembre à 13 h, à la Cinquième salle.