par Benjamin Goron
Où se trouve l’âme d’un orchestre symphonique ? Savoir Média, en collaboration avec l’OSM, s’est penché sur la question à travers une série de capsules vidéo, Donner la note, qui met en lumière les musiciennes et musiciens de l’OSM. Leurs parcours variés, comme les différentes voix d’une partition, prennent une autre dimension dès l’instant où leur passion commune les réunit. À travers ces portraits symphoniques où les artistes parlent à cœur ouvert, on peut sentir vibrer l’âme de l’orchestre symphonique.
Ariane Lajoie a grandi dans Lanaudière au rythme du folklore québécois; Brandyn Lewis a été bercé par la musique gospel; Pierre Beaudry ne vient pas d’une famille de musiciens, contrairement à André Moisan. Si leur rapport à la musique est très différent depuis leur prime jeunesse, ces artistes partagent un amour inconditionnel pour leur art. Ils ont parcouru un long chemin parsemé de doutes et de défis pour arriver au sommet et vivre leur rêve de pouvoir jouer un jour dans l’Orchestre symphonique de Montréal.
Austin Howle, tuba solo
« Quand on m’a annoncé que j’avais gagné l’audition, j’étais vraiment surpris. C’est un moment que je ne vais jamais oublier. » Natif du Mississippi, le tubiste Austin Howle partait avec peu de chances d’intégrer un grand orchestre symphonique en Amérique du Nord. Il n’y a qu’un seul tuba dans un orchestre, et les places de titulaire se libèrent rarement. Si Austin a eu la chance de décrocher ce poste peu après ses études, il en va autrement pour la violoniste Ariane Lajoie, qui est entrée à 38 ans, ou pour la corniste Nadia Côté qui a rejoint les rangs de l’orchestre à 42 ans, après un parcours diversifié qui l’a conduite de l’Armée canadienne jusqu’à l’Orchestre symphonique de Shanghaï.
Chaque musicienne et musicien porte son histoire, sa propre palette de couleurs qui enrichit le groupe et tous partagent un objectif commun : celui de participer à quelque chose de plus grand qu’eux, tout en transmettant leur passion aux générations futures. « Dans un orchestre, il faut concilier ses idées personnelles, les intentions supposées du compositeur, les idées de ses collègues et ce que demande le chef ». On le comprend dans les mots du bassoniste Stéphane Lévesque, la musique symphonique est une affaire d’équipe, d’écoute et de partage. Que ce soit le plaisir d’offrir la beauté et l’harmonie autour de soi, de faire partie d’un tout qui les dépasse, de sentir une force invisible les guider ou de ne plus percevoir ni le temps, ni l’espace, chacun et chacune le ressent à sa façon. Mais dès que le silence se fait dans la salle, il n’y a plus qu’une seule chose qui compte : donner la note.
Stéphane Lévesque, basson solo