MUSIQUE D’UN AUTRE MONDE


Le téléscope Hubble, observateur de l’univers, en orbite autour de la Terre

Le 13 octobre prochain, l’OSM dirigé par la chef finlandaise Susanna Mälkki vous invite à un décollage dans l’espace avec un concert galactique. Après une Ascension de Messiaen avec l’organiste Jean-Willy Kunz, vous vous retrouverez en orbite et verrez défiler chacune des Planètes du compositeur anglais Gustav Holst. Cette œuvre très imagée et directe confère à chaque planète un caractère musical propre. Véritable succès jamais démenti, il a inspiré de très nombreux compositeurs de musique de film et constitue une voie d’accès privilégiée à la découverte de l’univers classique. Mais l’espace a inspiré les compositeurs à toutes les époques! Nous vous proposons de découvrir un échantillon de ces musiques entre ciel et terre…

Les piliers de la Création, dans la nébuleuse de l’aigle, photographiée par le téléscope Hubble en 2014

Depuis des temps immémoriaux, l’homme a levé son regard vers le ciel avec un respect mêlé de crainte, habité par un sentiment d’émerveillement et de mystère. Inévitablement, il allait tenter de traduire sa conception de l’espace dans des réalisations artistiques, en musique, par exemple. Les planètes de Gustav Holst, une suite pour grand orchestre en sept mouvements, demeurent de loin l’œuvre la plus connue de ce type de répertoire. D’autres compositeurs ont écrit des séries de pièces sur le même thème : les Canadiens Walter Boudreau (pour piano solo) et Denis Gougeon (pour divers instruments solos), ainsi que les Américains Richard Burdick (pour cor solo) et Kyle Gann (pour ensemble instrumental). Holst a exclu la Terre de sa suite, et la planète Pluton n’avait pas encore été découverte lorsqu’il écrivit Les planètes (1914-1917), mais après lui, des compositeurs ont mis l’épaule à la roue en proposant un mouvement « Pluton ». En 1997, l’Américaine Margaret Brouwer compose Pluto : A Sequel to Holst’s ‘Planets’ et, trois ans plus tard, le Britannique Colin Matthews complète le cycle avec Pluto, the Renewer, une commande de Kent Nagano.

Avec notre système solaire telle une rampe de lancement, poussons plus loin notre exploration de l’espace avec des compositions comme Halley’s Comet  de Gloria Coates, Supernova de Guillaume Connesson, Meteor Shower de Joel Gressel, l’opéra Aniara – un voyage dans l’espace – de Karl-Birger Blomdahl, Sfærernes Musik (Musique des sphères) de Rued Langgaard, d’André Jolivet et Journey to the Stars de Gunther Schuller.

Les Canadiens se sont montrés très prolifiques dans leur représentation des objets et des phénomènes célestes. Outre les œuvres citées plus haut, mentionnons trois compositions d’Alexander Brott (Spheres in Orbit , Astral Vision et Aurora borealis) et trois de Claude Vivier (l’opéra Kopernikus, Orion et O ! Kosmos), sans oublier celles de Coulthard (Image astrale) , John Estacio (Solaris), Malcolm Forsyth (Sagittarius), Alexina Louie (Music for Heaven and Earth), Andrew MacDonald (Pleiades), Alex Pauk (Cosmos), Clermont Pépin (Quasars) et R. Murray Schafer (Scorpius).

Trois symphonies d’un intérêt universel complètent ce rapide survol des musiques d’un autre monde : la Universe Symphony (inachevée) de Charles Ives, la symphonie Die Harmonie der Welt (L’harmonie du monde) d’Hindemith et la Universe Symphony du Canadien Steven Gellman.

Voilà assez d’œuvres pour rester en apesanteur pendant longtemps ! En attendant le concert webdiffusé sur osm.ca le 13 octobre, vous avez donc bien des années-lumière à parcourir en compagnie de cette musique de l’espace!

© Robert Markow et Benjamin Goron