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Contre vents et marées, l’OSM s’affirme et se consolide (1961-1978)

La première saison de Zubin Mehta est très remplie : il dirige lui-même 8 des 12 concerts d’abonnement, reçoit les solistes Alfred Brendel, Marek Jablonski, Yehudi Menuhin ou Pierrette Alarie, ainsi qu’un jeune chef qui vient faire ses premières armes à Montréal, Seiji Osawa. Cette saison a une valeur historique pour le public, puisque l’OSM effectue en mai 1962 la première tournée de son histoire, qui est aussi la première tournée européenne d’un orchestre canadien. Il remporte un succès triomphal à Moscou, Leningrad, Kiev, Vienne et Paris avec les chefs Zubin Mehta et Jacques Beaudry ainsi que les solistes Teresa Stratas et Ronald Turini. C’est le début d’une longue tradition de tournées mondiales pour l’OSM.

Autre grande page dans l’histoire de l’Orchestre, l’inauguration de la Grande Salle de la Place des Arts (renommée salle Wilfrid-Pelletier en 1966) se déroule du 21 septembre au 5 octobre 1963 autour de cinq concerts mémorables : on y retrouve des orchestres invités (Londres, Boston) et de nombreux chefs et solistes de renom (Charles Munch, Georges Prêtre; Rudolf Serkin, Yehudi Menuhin). La direction du premier concert est partagée entre Zubin Mehta et Wilfrid Pelletier, symbole de la continuité historique de l’Orchestre.

De toutes parts, on s’accorde à dire que les qualités acoustiques de la nouvelle salle sont exceptionnelles, ce qui incite l’OSM à proposer une série de productions d’opéras. Au fil des saisons, le public pourra savourer des classiques comme ToscaCarmenLa traviata ou Aïda et entendre les voix de Joan Sutherland, Leontyne Price, Richard Verreau, Jon Vickers, Shirley Verrett ou Joseph Rouleau. Zubin Mehta, que la renommée internationale éloigne de plus en plus de Montréal, tire sa révérence après l’Expo 67 et un beau passage de témoin puisqu’il réunit en un même concert l’Orchestre symphonique de Montréal et celui de Los Angeles, dont il sera directeur musical jusqu’en 1978. Il est remplacé par le chef allemand Franz-Paul Decker, grand pédagogue qui travaille d’arrache-pied pour permettre à l’orchestre de conserver sa stature. Il aura l’occasion de montrer l’étendue de ce travail lors de l’Expo70 d’Osaka au Japon, où l’OSM côtoie les plus grandes formations européennes et remporte un grand succès. L’année 1970 est marquée par le départ de Pierre Béique, directeur général émérite qui a fait de l’OSM l’œuvre de sa vie, et a grandement contribué à façonner son visage actuel.

1970 : Expo70 à Osaka. L’OSM, avec son chef Franz-Paul Decker et les solistes Maureen Forrester et Philippe Entremont, y interprète trois programmes différents, avec des œuvres de Mahler, Prokofiev, Ravel, Bruckner et des Canadiens François Morel et Raymond Murray Schafer.

1970 : célébration du bicentenaire de naissance de Beethoven

1970-1981 : Le chef et pédagogue Mario Duschenes poursuit la tradition de Wilfrid Pelletier en prenant la direction des Matinées Jeunesses.

1973-1974 : une crise financière secoue l’OSM et menace sa survie. Après plusieurs semaines de discussions, la situation se rétablit grâce à des subventions publiques et des dons privés.

La crise financière de l’hiver 1973 est sans précédent dans l’histoire de l’Orchestre : celui-ci annonce la cessation de ses activités, due à un déficit trop important. Après 20 longues journées de discussions et d’inquiétudes relayées dans les médias, l’OSM rétablit ses finances grâce à des subventions publiques, des souscriptions et dons privés, permettant ainsi à la saison de reprendre en janvier. Quelques mois plus tard, l’OSM célèbre son 40e anniversaire en présence du flûtiste Jean-Pierre Rampal. La saison 1975-1976 est marquée par l’arrivée du chef espagnol Rafael Frühbeck de Burgos à titre de directeur artistique. Il va inclure au répertoire de nombreuses œuvres espagnoles et aura le privilège de diriger l’Orchestre lors de son premier concert à Carnegie Hall, le 17 mai 1976 avec la soliste Maureen Forrester. En novembre 1976, suite à un conflit avec le comité des musiciens, Frühbeck de Burgos démissionne et plusieurs chefs sont invités en renfort : parmi eux figure Charles Dutoit, un chef suisse de 40 ans méconnu du public montréalais qui sera amené à écrire une grande page de l’histoire de l’Orchestre.